13.06.2019
Témoignages

Symétrie des Attentions et permaculture

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Louise Browaeys, Ingénieure agronome, auteure de « Permaculture au quotidien » (Terre Vivante, 2018) et consultante facilitatrice, nous a fait le plaisir de témoigner et de faire le lien entre son métier et la Symétrie des attentions.
En effet, elle forme et accompagne les entreprises à la responsabilité d’entreprise, à la facilitation et à la permaculture.

Nous vous proposons de lire ce billet sur la Symétrie des Attentions et la permaculture.

La permaculture est une notion que nous associons facilement au jardinage en buttes et à l’agriculture biologique… mais dont nous ignorons toutes les facettes, pourtant si précieuses ! Elle pourrait en effet nous aider à tendre vers un mode de vie plus cohérent et harmonieux.

Il est difficile de donner une définition exacte de la permaculture. Créer des paysages et des systèmes viables, à tous les niveaux, en s’inspirant des lois de la nature ? Elle offre un cadre à des projets d’habitat, de gouvernance, de management, d’entreprise, d’éducation, d’école, de cuisine, de développement personnel. Elle est à la fois une boussole curative pour les hommes coupés de la nature, une éthique et une réponse concrète aux enjeux clefs de notre époque. Elle n’est pas une méthode figée mais un chaudron où se plonger.

Ce que j’aime particulièrement dans la permaculture ? La joie d’agir à petite échelle et de retrouver une forme d’autonomie, la frugalité (faire avec ce que l’on a, découvrir des richesses insoupçonnées), la capacité à relier, à coopérer, à gagner en liberté, à trouver sa niche écologique (sa raison d’être ou sa vocation), à mieux comprendre et aimer la (sa) nature, à chérir le vivant à l’intérieur de soi comme à l’extérieur.

Dès sa conception dans les années 70, la permaculture pose ses trois éthiques : prendre soin de la terre, prendre soin des hommes et des femmes, fixer des limites et partager équitablement. On entrevoit d’emblée la Symétrie des Attentions qu’elle offre, envers soi, envers les autres et envers la nature. Trois écologies d’ailleurs chères au philosophe Felix Guattari, et à cultiver au quotidien : l’écologie mentale (en soi, intérieure), l’écologie sociale (la vitalité du lien aux autres) et l’écologie environnementale (la diminution de nos impacts négatifs sur la planète). L’attention que nous portons au vivant en l’autre, au sein de la nature et en nous-même ne peut précéder que d’une seule et même source vive, tant au niveau intime que politique, et c’est ce que l’entreprise peut nous pousser à incarner, en nous mettant en mouvement, en nous questionnant, en nous offrant le cadre pour oser, en remettant en cause nos préjugés.

La permaculture ouvre la possibilité de fonder un rapport au monde centré sur le soin, l’entraide et la guérison. Il s’agit de retrouver en soi comme à l’extérieur de soi une nature/culture nourricière, partagée, émancipatrice : tout vit, tout respire, tout est interconnecté et tout doit être respecté.